Inflation et sécheresse : le fromage coûte de plus en plus cher

Après la sécheresse de cet été, le prix du fromage a augmenté dans beaucoup de fromageries. Cette hausse intervient en pleine période d'inflation, mais ne réfrène pas pour autant les consommateurs.

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Le prix du fromage est en hausse en cette saison hivernale. Une augmentation notamment due à la sécheresse de cet été, qui a diminué la production de fromages, mais aussi à la hausse des prix, notamment des céréales.

A chaque fromage, sa propre hausse de prix. Dans une fromagerie très fréquentée de Chambéry, les fournisseurs et les coopératives ont augmenté en moyenne leurs prix de près de 17 %, ce qui se ressent légèrement sur les étales. Impossible de répercuter une telle hausse sur le prix de vente pour les clients. L’équilibre à trouver est donc subtil : "On essaye d'arbitrer. Il faut que l'on puisse vivre derrière. Ce qui n'est pas facile", accorde Julie Filliol, de la "Fromagerie de Chambéry".

Sécheresse et prix des céréales

La sécheresse de cet été a affecté la production de fromages dans les Alpes. Jaunie par le soleil, l'herbe a manqué dans certains alpages. Les vaches ont donc donné moins de lait et de moins bonne qualité. "C'est difficile de quantifier cette baisse de production. Ca dépend du produit et de l'exploitation. Par exemple, pour le Beaufort, la production au mois d'août a baissé de 20 % par rapport à celle de l'année dernière à la même période. Cela fait donc une baisse de production de 5 à 6 % sur l'année", explique Yvon Bochet, président de l'Association des fromages traditionnels des Alpes savoyardes (AFTAlp), qui représente huit fromages AOP et IGP du secteur (abondance, beaufort, chevrotin, raclette de Savoie, emmental de Savoie, reblochon, tomme des Bauges et tomme de Savoie).

Les acteurs s'en sortent difficilement. On parle souvent des boulangers qui peinent face à l'augmentation du prix de l'énergie, mais on a le même problème sur nos exploitations. Il faut de l'énergie pour faire fonctionner les moteurs, faire tourner les tracteurs.

Yvon Bochet, président de l'association des Fromages traditionnels des Alpes savoyardes

à France 3 Alpes

A l'été 2022, les producteurs savoyards avaient déjà relevé les prix de leurs fromages de 5 à 10 % en l'espace de quelques mois, selon l'AFTAlp.

Outre la sécheresse, l'augmentation du prix de certains fromages est aussi due à des charges plus élevées. "Il y a les raisons qui impactent tout le monde aujourd'hui, ce sont les hausses des charges. Certaines exploitations font le choix de produire moins pour limiter la hausse des prix de leurs charges, par exemple celle des céréales. Les céréales coûtent jusqu'à 30 % plus cher au niveau des exploitations. Dans les systèmes de montagne, on ne produit pas directement les céréales, on les achète. On est donc directement impactés par la hausse des prix des céréales."

Même le coût de l'énergie rentre en compte. "Les acteurs s'en sortent difficilement. On parle souvent des boulangers qui peinent face à l'augmentation du prix de l'énergie, mais on a le même problème sur nos exploitations. Il faut de l'énergie pour faire fonctionner les moteurs, faire tourner les tracteurs. Même au niveau de la transformation du lait, nous connaissons une hausse du prix des emballages de 20 à 30 %", poursuit Yvon Bochet

Des clients toujours présents

Malgré cette hausse de prix, le fromage n'est pas pour autant boudé par les consommateurs. Dans les commerces chambériens, peu de fromagers ont observé une baisse notable des commandes.

"Il n'y a pas de signes de baisse de vente actuellement", remarque Yvon Bochet. "On a toujours notre place sur les tables dans les moments de convivialité. On en a vraiment besoin aujourd'hui. Quelque part, nous sommes un antidépresseur."

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